Cinq ans plus tard, l'idée renaît.
Pour une douzaine de lycéens, l'aventure recommence.
L'expo a cinq ans, elle a bien vécu. Il s'agit de la restaurer. Puis de l'augmenter. Au gré des talents réunis. Une énergie nouvelle est bien là, la créativité fait le reste.
Des panneaux naissent et renaissent. Des œuvres originales, celles d'Alexandra, de Josépha, font leur apparition et proposent une illustration renouvelée de la douleur.
Sensibiliser, informer, interpeller. Comme la première fois.
On retournera sur les chemins de l'Aven.
Un écho. Chercher un écho favorable. Comme une reconnaissance officielle, symbolique. A Pont-Aven. Un petit « quelque chose » qui pourrait être dédié à la famille Cornou. Mais bien au-delà. A toutes les familles. Quelque chose comme un ouvrage, un artisanat de la mémoire.
Pour toutes les femmes et les familles mortes dans la guerre. Un mémorial. A sa façon.
C'est cela ! Des voix de femmes ! Pour dire la douleur des femmes, il fallait une voix féminine.
« Je cherche la tombe de mon p'tit gars ».
C'est le titre d'une chanson de 1920 signée par Gaston Montéhus. Ce texte vient du carnet de chant du 6ème fils. Ce n'est pas un hasard.
Alexandra chante et enregistre. Nous avons trouvé la voix. Les illustrations aussi. (cf. rubrique « la chanson »).
Des voix. Nous en avons trouvé plusieurs. Margaux, Edouard, Jérôme, Amélie. Quatre voix. Une lecture à quatre voix. Pour mettre en relief les aspérités de la lettre en brouillon. En public. Mettre en exergue la douleur des biffures. Des ratures. Donner à entendre la douleur.
Dans l'encre des mots.
Quand la conjugaison même corrigée dit qu'il n'y a plus d'avenir.
L'avenir ?
Il s'agit maintenant de réussir là où la première équipe avait échoué malgré elle : accomplir un acte citoyen. Réaliser le souhait d'un sculpteur. Celui du monument aux morts de Nizon près de Pont-Aven. C'est là-bas, sur la pierre grise du cimetière, que figurent les noms des trois fils Cornou morts au combat. Seulement trois noms?!?
Sur ce monument, un soldat couché, à l'agonie, regarde au loin le clocher de sa terre natale.
Et si nous lui permettions de se lever et de revenir au pays ?